L’hypercholestérolémie est un trouble du métabolisme lipidique qui se traduit par une augmentation du taux de cholestérol dans le sang. Il s’agit d’un facteur de risque de maladie cardio-vasculaire, que nous avons le pouvoir de modifier par un changement de notre mode de vie. Un tiers de la population adulte française est concerné.
L’hypercholestérolémie favorise l’athérosclérose, formation de dépôts complexes sur la paroi des artères, qui en réduisent le calibre, et constituent un risque d’obstruction lorsque ces dépôts (ou plaques d’athérome) se rompent. C’est ainsi qu’interviennent les AVC, infarctus du myocarde, artériopathie oblitérante des membres inférieurs ou encore insuffisance rénale (suivant l’artère concernée).
S’il existe des facteurs de risque endogènes (âge, sexe masculin, hérédité) qui ne sont pas modifiables, il existe aussi des facteurs de risque exogènes, qui eux, sont modifiables : tabac, hypertension artérielle, diabète, obésité, sédentarité et dyslipidémies.
Des conseils nutritionnels et d’hygiène de vie peuvent contribuer à optimiser de 20 à 30% un bilan biologique perturbé (et donc diminuer le taux de LDL). Ce n’est qu’en cas d’échec de ces mesures hygieno-diététiques qu’un traitement médicamenteux sera prescrit.
La prévention de ces complications passe donc notamment par un sevrage tabagique et une activité physique régulière.
S’agissant des dyslipidémies, qui comprend l’hypercholestérolémie, la restriction drastique du cholestérol alimentaire n’est plus d’actualité, car on sait aujourd’hui que son impact sur le cholestérol plasmatique est très faible et que son effet sur le risque cardio-vasculaire est nul ou faible, contrairement au cholestérol endogène d’origine hépatique, qui lui, est sous influence génétique ou liée à une pathologie, notamment l’obésité.
Concrètement, il s’agit d’adopter une alimentation variée, de type méditerranéenne, riche en acides gras poly-insaturés (oméga 6 et 3) et pauvre en acides gras saturés.
Les acides gras oméga 3 semblent favoriser la stabilité des plaques d’athérome et réduire son inflammation :
- consommation de volaille, lapin, et œufs issus de la filière bleu, blanc, cœur
- poissons gras : saumon, sardines, maquereau, thon, hareng
- huile de colza, de noix, de lin
- mâche, pourpier
- noix, amandes, noisettes
Augmenter sa consommation de fibres alimentaires, qui ont un effet hypocholestérolémiant par diminution de la réabsorption intestinale du cholestérol :
- céréales complètes, pain complet
- légumes secs
- fruits et légumes
Les fruits, légumes, cacao (chocolat noir), thé, huile d’olive vierge et soja sont riches en polyphénols, qui ont en effet bénéfique et antioxydant.
Les aliments les plus athérogènes feront l’objet d’une consommation raisonnée : viande grasse, charcuterie (hors jambon blanc) plats industriels, viennoiseries…
Bonne nouvelle pour les amateurs de fromage : il n’est pas athérogène car constitué d’acides gras saturés à chaîne courte, contrairement à la charcuterie, ou aux viandes grasses qui sont constitués d’acides gras saturés à chaînes longues… Précisons tout de même que les camemberts et fromages de chèvre sont moins gras que les fromages à pâte pressée cuite (comté, gruyère).
Des études épidémiologiques prospectives ont montré que la consommation de produits laitiers étaient associée à une diminution du risque cardiométabolique.
Exemple de menu :
– Petit-déjeuner : pain complet, beurre ; boisson peu sucrée ; laitage nature au lait demi-écrémé et fruit OU flocons d’avoine avec fromage blanc, quelques noix et morceaux de fruit
– Déjeuner : crudités assaisonnées à l’huile d’olive ou de colza/noix ; volaille/pintade/dinde OU poisson, légumes et féculents complets (ou légumes secs), pour leur effet rassasiant et leur apport en fibres ; yaourt au lait demi-écrémé ou fromage ; fruit
– En collation, une poignée d’amandes ou de noix OU un ou deux carrés de chocolat noir (+pain complet)
– Dîner : même structure qu’au déjeuner.
De quoi se régaler tout en préservant sa santé… Bon appétit !