Qu’est-ce que l’alimentation ultra-transformée ?

Elle est née après la seconde guerre mondiale avec l’industrialisation de la production agricole pour répondre aux besoins de la consommation de masse. Elle s’est par la suite accentuée avec l’entrée massive des femmes sur le marché du travail, dans les années 70/80, qui a généré un besoin : faire gagner du temps aux familles et leur faciliter la vie en leur proposant des plats prêts à préparer ou prêts à l’emploi.

Noble idée au départ… Malheureusement, l’industrie agro-alimentaire s’est développée à un point tel qu’elle a révolutionné notre alimentation en inondant les rayons de nos supermarchés, de produits attrayants par leur packaging, pratiques (se conservent longtemps), et très rentables pour les industriels (par l’utilisation d’ingrédients peu coûteux, souvent de mauvaise qualité).

Selon NOVA (système de classification des aliments en fonction de leur degré de transformation), les aliments ultra-transformés « sont des formulations industrielles d’aliments et de boissons, composés de substances et d’additifs d’origine alimentaire, contenant souvent peu ou pas d’aliments bruts ».

Un produit ultra-transformé noté A par le nutri-score, c’est malheureusement possible

Un aliment ultra-transformé peut en théorie être en conformité avec nos besoins nutritionnels. C’est tout le paradoxe du système de nutri-score, qui attribue souvent la note de A à des aliments ultra-transformés, au détriment d’aliments plus caloriques mais moins transformés, qui auront une moins bonne note et qui devraient pourtant avoir notre préférence.

Nous consommons des aliments et non des nutriments

Les scientifiques ont maintenant mis en évidence l’effet matrice des aliments, c’est-à-dire la manière dont les nutriments sont agencés entre eux au sein d’un aliment. Cette matrice détermine la manière dont les nutriments sont absorbés et assimilés par notre organisme. Or, l’alimentation ultra-transformée nuit considérablement à cet effet matrice car les nutriments sont agencés entre eux d’une manière totalement artificielle. Pour donner un exemple, des fibres ajoutées artificiellement à un aliment n’auront pas les mêmes vertus que des fibres présentes naturellement au sein d’un aliment brut.

Bien souvent, ces aliments sont absorbés trop rapidement et génèrent une sensation de faim précoce.

Les expériences menées en la matière, en exposant des échantillons de personnes à une alimentation ultra-transformée, puis à une alimentation brute ou peu transformée, démontrent que la population consommant une alimentation ultra-transformée mange plus que l’autre échantillon. Plusieurs raisons à cela :

  • ce type d’alimentation conduit à manger plus vite (moins de mastication…),
  • la sensation de satiété intervient tardivement,
  • les nutriments sont absorbés plus vite ce qui génère une sensation de faim précoce ; la prise alimentaire est dérégulée.

En bref, alimentation ultra-transformée conduit inévitablement à augmenter sa ration calorique. Or, un dépassement de nos besoins se traduit par l’augmentation de la masse adipeuse, donc du surpoids. Il a maintenant été mis en évidence une corrélation entre l’exposition à une alimentation ultra-transformée et l’augmentation des maladies chroniques telles que l’obésité, le diabète de type2 ou encore les maladies cardio-vasculaires. Des pays jusqu’ici préservés par une alimentation traditionnelle commencent à être touchés par ces pathologies à mesure que cette alimentation se développe dans leur pays.

Des effets néfastes sur le microbiote intestinal commencent également à être mis en évidence par la communauté scientifique (je parlerai de l’intérêt du microbiote prochainement).

Comment repérer ces aliments ultra-transformés ?

Il suffit souvent de regarder la liste des ingrédients des produits :

  • une liste d’ingrédients à rallonge
  • des noms d’ingrédients que vous ne trouveriez pas dans votre cuisine (maltodextrine, sirop de glucose, EXXX…)
  • des allégations nutritionnelles, « riche en fibres », « pauvres en sucres » sur des aliments habituellement gras et sucrés sont le signe d’une ultra-transformation
  • ajout de vitamines et minéraux
  • présence de nombreux additifs.

En conclusion, il faut être vigilant avec le nutri-score et autres applications mobiles. Ils ne sont pas gages d’une bonne qualité nutritionnelle. La meilleure solution est bien de cuisiner soi-même. Le meilleur transformateur d’aliments, c’est vous !