Modifier son alimentation est un changement de taille dans nos habitudes ! Entre le moment où la volonté de changer apparaît, celui où l’on passe à l’action et celui où l’on réussit à instaurer de nouvelles habitudes, il peut s’écouler plusieurs mois voire plusieurs années…

Ce processus a été mis en évidence par deux psychologues à la fin des années 1970, Prochaska et DiClemente, qui on décrit que le changement pouvait s’analyser en plusieurs phases : c’est le modèle transthéorique des changements de comportement.

  • 1ère phase : la pré-intention ou précontemplation

A ce stade, le patient n’est pas impliqué. Il n’a pas conscience du caractère problématique de son comportement ni aucune intention de changer.  

  • 2ème phase : l’intention ou contemplation

Le patient commence à développer une certaine ambivalence. La volonté de changer ses habitudes commence à poindre mais les efforts à fournir pour y parvenir sont perçus comme un obstacle et une source d’hésitation.

  • 3éme phase : la préparation ou phase décisionnelle

Le patient a pris sa décision. Il commence à mettre en place les conditions du changement. La motivation apparaît.

  • 4ème phase : l’action

Des changements effectifs sont en place. Le patient est engagé dans sa démarche de changement. Il a besoin d’être soutenu car les tentations sont nombreuses.

  • 5ème phase : le maintien ou phase de consolidation

C’est la phase où les comportements nouveaux doivent être maintenus jusqu’à devenir de nouvelles habitudes. Les tentations et risques de rechutes sont nombreuses …

La rechute peut intervenir à chaque phase et constitue la norme plus que l’exception ! Les causes favorisant une rechute ne manquent pas : stress professionnel, dans sa vie personnelle, surmenage, fatigue…

Toutefois, cette rechute fait partie intégrante du cycle, et doit être vue comme une progression. Elle doit être envisagée comme un temps peut-être nécessaire à la réussite finale du processus. Même lorsque l’on retombe transitoirement dans ses comportements d’avant, on progresse quand même…

Le patient passe en moyenne 6 fois par des phases de changement avant une sortie définitive du cycle, nommée termination.

On considère que le nouveau comportement est définitivement acquis après 5 ans sans rechute.

Ce modèle a été mis en évidence en addictologie mais il est parfaitement transposable et beaucoup utilisé dans le domaine de l’alimentation.

A chaque phase, le thérapeute est là pour guider et aider le patient à progresser dans ce cycle, et maintenir une motivation quelles que soient les difficultés rencontrées.

Changer son comportement et ses habitudes alimentaires est un parcours long et difficile, dont les chances de réussites sont optimisées par l’accompagnement d’un professionnel.